Tatoueur professionnel, Maxime Gomes alias Gomes vous plonge dans son univers à la fois graphique et minimaliste. Ce jeune passionné de 24 ans se livre sur son métier qu’il pratique depuis maintenant un an.
Inspirons : Peux-tu te présenter en quelques mots aux lecteurs d’Inspirons ?
Maxime : Bonjour lecteurs d’Inspirons, je m’appelle Gomes, plus précisément Maxime Gomes. Je suis un petit artiste tatoueur de Troyes mais qui se déplace un peu partout en France ( Lyon, Besançon, Paris,… ) et qui aime dessiner sur la peau de mes clients. J’aime beaucoup dessiner des fleurs et des végétaux, faire des petits points pendant de longues heures.
I : D’où vient ta vocation d’artiste tatoueur et depuis quand l’exerces-tu ?
M : Très curieux, j’ai toujours aimé créer, imaginer, assembler puis très vite j’ai été attiré par le milieu de l’art, de l’illustration, et du graphisme. Puis, petit à petit, j’ai découvert le milieu du tatouage et j’ai vite été fasciné par le fait de modifier le corps humain et de s’exprimer avec, de pouvoir jouer avec les formes du corps. Maintenant, il est devenu un support de création, qui par ces contraintes devient encore plus intéressant. Aujourd’hui, cela fait un an que j’exerce cette passion au quotidien.
I : Quel parcours as-tu suivi pour devenir tatoueur professionnel ?
M : Avant de savoir que je voulais exercer ce « métier », j’ai fait des études artistiques : BAC arts appliqués, BTS design graphique et un an d’illustration en Belgique. Après ce cursus et un peu plus de confiance en moi dans mes créations, j’ai eu la chance de rencontrer Ohdaesu, un artiste tatoueur, qui m’a permis de pouvoir mettre un premier pied dans ce milieu. Par la suite, j’ai commencé un apprentissage à ses côtés, qui a commencé par de longs mois d’observations et ma fascination pour cet art ne faisait qu’augmenter. Petit à petit, j’ai commencé à réaliser des exercices sur peau synthétique, beaucoup de dessins en même temps, et après cela j’ai commencé à piquer quelques copains et me voilà aujourd’hui.
I : Comment décrirais-tu ton style ?
M : Mon style est graphique et minimaliste. Je simplifie au maximum les formes et je crée des contrastes entre mes contours larges et du trait fin pour quelques détails. Puis, la meilleure partie, je passe de longues heures à faire du « dot » (point par point) qui me permet de réaliser des dégradés de petits points.
I : Quelles sont tes principales sources d’inspiration ?
M : J’essaie de faire évoluer et d’améliorer au maximum mon style graphique en testant de nouvelles compositions, formes et m’inspirant de nouvelles choses. Aujourd’hui, une grande partie de mon inspiration est l’Art Japonais pour son univers floral, nature et ces compositions. Ensuite, je dirais, comme depuis le début, l’univers du graphisme minimaliste, pour le mélange de formes, trames, courbes. Pour finir, c’est au quotidien que je trouve de l’inspiration : par la nature, quoi de plus beau que la nature que l’on détruit si facilement malheureusement et bien sûr tout le travail de tous les copains, références artistes tatoueuses / tatoueurs…
I : Peux-tu nous décrire ton processus de travail avec tes clients ?
M : De façon classique, c’est la ou le client(e) qui me contacte par mail, Instagram ou directement au salon. Il y a un premier échange sur le projet, l’idée. Nous échangeons sur l’idée, la composition, la taille et l’emplacement où le client souhaiterait le faire. De mon côté, je note tous les éléments validés avec le client qui m’aideront lorsque je travaillerai sur le dessin du projet. Lorsque le projet est validé avec une date de rendez-vous (jour j), je travaille de mon coté sur le dessin, teste des compositions et prépare une version finale qui sera dévoilée le jour j au client.
Le jour j, le client et moi-même validons le dessin, la taille finale et l’emplacement, puis nous enchainons avec la séance tatouage. Sinon, je réalise aussi beaucoup de « flashs » qui sont des créations et compositions personnelles que les clients peuvent adopter, s’approprier pour ensuite se le faire tatouer.
I : Quelles sont les qualités nécessaires à l’exercice de la profession ?
M : Dans un premier temps, je pense qu’il faut être passionné par ce que l’on fait. Il faut savoir être à l’écoute de la personne que l’on a en face de soi, car certains projets peuvent être très personnels pour nos client(e)s.
Comme tout milieu artistique, il faut être curieux, créatif et par rapport à la technique, être minutieux, patient et avoir confiance en soi.
I : Quels sont tes envies et projets pour l’année à venir ?
M : Seulement après un an, tout évolue assez vite, beaucoup plus que je ne pouvais l’imaginer, c’est vraiment chouette. Pour l’instant, je veux continuer à sillonner la France avec des nouveaux guests, conventions et travailler sur des projets de plus en plus importants.
I : Quel conseil pourrais-tu donner à ceux qui aimeraient devenir tatoueur ?
M : Les seuls conseils que je peux donner, c’est de prendre le temps de trouver le bon apprentissage, faire preuve de patience et dessiner, dessiner…