Installés depuis peu à Brantôme-en-Périgord en Dordogne, Camille et Benjamin nous ouvrent les portes de la brasserie laab et partage avec nous leur monde fait de mousse et de créativité. Au fil de cette interview, Camille nous dévoile les coulisses de leur histoire, partageant les défis relevés en tant que couple d’entrepreneurs. Ces péripéties ont contribué à façonner l’identité distinctive de la brasserie laab, lui conférant une aura singulière au sein du paysage artisanal brassicole.
Inspirons : Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours en quelques mots ?
Camille : Benjamin est diplômé d’une licence en agro-alimentaire spécialisé dans la boisson et est un passionné de bière. Il a pu travailler dans le nord de la France, la Belgique et la suisse en tant que brasseur. Actuellement, Benjamin cumule un emploi dans une biscuiterie et son travail de brasseur.
Pour ma part, je suis diplômée d’une licence professionnelle en design. Je suis passée d’assistante d’éducation à professeur d’arts appliqués contractuel en lycée pro et maintenant photographe scolaire.
Inspirons : Comment l’envie d’ouvrir une brasserie vous est elle venue ?
Camille : C’est une bonne question. Et je peux te répondre par une autre question. “Et si on ouvrait une boissonnerie ?” Voilà ce que j’ai dit à Benjamin un énième jour de confinement. En effet, c’est lors du premier confinement qu’on s’est questionné sur nos vies, notre avenir et ce qu’on allait en faire (désolé ce n’est pas très original haha). Comme pour beaucoup de gens, le confinement a été un déclic pour nous et pour prendre nos vies en main.
L’histoire de cette brasserie, ce sont nos deux univers qui se rencontrent : la bière et le design graphique.
Inspirons : Racontez-nous l’histoire et l’univers de la brasserie laab.
Camille : L’histoire de cette brasserie, ce sont nos deux univers qui se rencontrent : la bière et le design graphique. Notamment par le logo. C’est une chimère, mi-canard mi-lapin. Le canard pour Benjamin qui est originaire du Périgord, et le lapin pour moi parce que c’était mon compagnon de vie. Tout l’univers de la brasserie tourne autour de ce personnage qui s’appelle Jean-Eude, un mec flegmatique, qui aime porter des pulls de Noël, une coupe mulet et qui aime boire des bières. On a développé nos premières étiquettes autour de cette image. Aujourd’hui, ça a évolué, mais sur l’idée première, c’était ça. Actuellement on a simplifié le logo pour aller à l’essentiel sur une communication simple et efficace Noir et Blanc, sobre.
Benjamin a vraiment envie de concevoir et fabriquer des bières accessibles à tous et bonnes. J’insiste sur “bonnes” parce que ce n’est pas si simple. Le processus de fabrication nécessite un savoir-faire et de l’exigence. Et pour le nom de la brasserie, c’est ma maman qui l’a trouvé, et on a direct apprécié. C’est cool de savoir qu’elle a participé au projet. L’idée de la brasserie, c’est aussi de faire du local. C’est-à-dire travailler avec les acteurs de notre région. En leur proposant un produit de qualité à un prix conscient. Également, mettre en place un système de consignes pour nos bouteilles. (En gros, c’est un mélange de nos convictions écolo et citoyenne).
Pour finir, j’aimerais ajouter qu’on est bien entourés et c’est super important quand tu es entrepreneur parce que quand t’as un petit coup de mou, ou que tu as besoin de bras, tu sais que tu as les copains et la famille, et ça, ça n’a pas de prix. Que du bonheur ! Merci à eux d’être là avec nous.
Inspirons : C’est quoi une journée type à la brasserie laab ?
Camille : Une journée type n’existe pas. Déjà parce qu’on bosse tous les deux à côté et qu’on n’a pas d’horaires fixes. On peut avoir des journées de brassage, des jours d’embouteillage, mais en parallèle tu dois gérer les stocks de matières premières, les livraisons, les ventes, et les démarchages… Tout dépend de l’époque de l’année et de nos disponibilités. C’est pour cela aussi qu’on a pris la décision d’ouvrir la brasserie le samedi matin. Pour pouvoir accorder du temps à nos clients et du temps pour préparer nos diverses tâches à faire (préparer les étiquettes, laver les bouteilles…).
Inspirons : Sur quels produits travaillez-vous en ce moment ?
Camille : Le dernier produit qui va sortir, c’est une bière d’hiver au goût cappuccino.Le café vient d’un torréfacteur de Périgueux et ça a l’air pas mal du tout… Même très bonne. Idéale à boire autour d’une bonne flambée.
Inspirons : Avez-vous une anecdote à nous raconter ?
Camille : Benjamin s’est blessé plus ou moins gravement au début de la commercialisation des bières. Cela fait déjà deux fois, on ne veut pas d’une troisième. On en rit maintenant, mais ce n’est pas drôle.
Inspirons : Des projets à venir pour 2024 ?
Camille : Pour 2024, on va faire en sorte de sortir des bières éphémères pour les différentes saisons et que la brasserie soit autonome. En Haute-Marne on était sur un équilibre quand on est partis et pour le moment on espère atteindre rapidement le même statut.
Inspirons : Une personne talentueuse et inspirante a recommander à Inspirons ?
Camille : J’ai une amie qui est photographe animalière, elle s’appelle Inès Rincé, mais tu pourras la trouver sous le nom “je suis le sauvage” sur les réseaux. C’est un vrai couteau suisse et elle a une énergie incroyable.