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LeBoy : quand l’imaginaire côtoie la réalité

Peinture acrylique, tissu, enduis, sable, bandes plâtrées, matériaux et objets du quotidien construisent et nourrissent le travail artistique de J. de LeBoy. De son vrai nom, Joffrey Boyer, LeBoy est un artiste plasticien de 28 ans, originaire de Troyes. Après avoir réalisé des études d’arts appliqués puis de communication visuelle au Lycée Charles-de-Gaulle à Chaumont, il se tourne vers la bande dessinée qu’il étudie à L’ESA de Saint-Luc Liège durant 3 années. « Même si à l’époque, je ne me sentais pas très concerné par ce qu’on m’enseignait, des années plus tard, je me rends compte de l’importance de tout ça. Ca m’a appris à m’accaparer un thème, à développer des idées, à construire un propos… » 

Depuis, l’artiste se consacre à la peinture avec pour sa première expérience, l’identité visuelle du groupe ASK dont il fait partie pour le [EP.UN] HOMME > ANIMAL où dialoguent des éléments figuratifs teintés d’abstraction. C’est d’ailleurs par ce procédé que l’artiste trouve là une liberté d’expression qui lui correspond. En effet, LeBoy aime se laisser guider par son ressenti. Ses œuvres originales et décalées résultent d’une riche et abondante imagination. « Ca me semble essentiel de faire un truc qui me plait, j’aime beaucoup pouvoir m’inventer ce que je vois dans une image. J’aime qu’elle soit suffisamment abstraite pour pouvoir l’interpréter mais j’ai encore besoin de guides figuratifs. »  

Progressivement, LeBoy élabore son propre style avec en tête certaines références artistiques qui l’accompagnent dans ses créations. Que ce soient des peintres (Bacon, Soutine, Beksinski, Bom.K), des cinéastes (Cronenberg, Carpenter) et des musiciens (Butter Bullets, Dub Trio). Il développe son identité avec une palette de couleurs aux teintes violacées qu’il nuance et intègre dans chacune de ses réalisations. L’artiste ne cesse de composer, d’expérimenter, de tester de nouvelles techniques n’hésitant pas à multiplier les supports, de détourner des procédés car tout est prétexte à développer sa créativité. Il observe avec attention son environnement et ses rencontres quotidiennes donnent lieu à de nouveaux projets.

Tout ce qu’on vit est fou. C’est hyper violent, c’est hyper saturé, beaucoup de cris stridents, partout du non-sens, y a une urgence presque palpable. J’essaie comme je peux de faire quelque chose qui retranscrit ça.

Avec déjà plusieurs dizaines de réalisations à son actif, il compose actuellement une série de toiles nommées GJVSGIGN(GC) – pour Gilets Jaunes VersuS GIGN (Gueules Cassées). Ce projet, composé de 24 toiles, est en réalité une série de 24 autoportraits traités de manière dépersonnalisée et anonyme qui fait référence aux citoyens mutilés pendant les manifestations des « gilets jaunes » en 2018. A travers un graphisme incisif et percutant, il accumule et organise de multiples éléments afin de laisser une trace, un témoignage… Son visage empreinté par des bandes de plâtre qu’il frappe et déforme pour le plaquer sur la toile est une des manières pour l’artiste de marquer le temps. « Je ne suis pas du genre à manifester, et je n’ai pas eu le courage de risquer de me faire défoncer, alors, à défaut de ressentir la douleur de ces gens, j’essaie de la retranscrire et de la figer pour qu’on s’en souvienne et que ça ne s’efface pas. Cette série ne changera ni le sort des blessés, ni la manière dont fonctionnent les choses. J’en suis très conscient, mais si ça peut faire fonction de piqûre de rappel à celui qui passera devant mes toiles dans 2 ou 3 ans, ça aura rempli son rôle, comme par exemple avant les élections de 2022.»

A la recherche d’un lieu de rencontre pour vous faire découvrir son travail, LeBoy vous invite à le suivre dès à présent via les réseaux sociaux (liens ci-dessous).


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